Chine : Renault vendra ses véhicules en ligne via Alibaba
Renault diversifie ses canaux de ventes en Chine en s’attaquant au e-commerce. Le groupe renforce son partenariat avec Tmall, filiale d’Alibaba, pour proposer ses véhicules Renault en ligne. Cette stratégie pourrait ensuite s’étendre aux autres membres de l’Alliance.
Renault pose ses jalons en Chine en renforcant sa coopération avec Tmall, plateforme d’e-commerce. Il y a quelques jours déjà, le groupe, via Renault Sport Formula One Team, annonçait un partenariat avec cette filiale du géant Internet Alibaba dans le domaine de la Formule 1. Durant la saison 2018 du Championnat du Monde FIA de Formule 1, le chat Tmall, logo de la plateforme, ornera ainsi la Renault R.S.18.
Une façon pour le constructeur de gagner en visibilité et en notoriété dans ce marché au potentiel significatif, et sur lequel Renault doit encore s’affirmer. En 2017, le groupe y a vendu plus de 72 100 véhicules. Il s’agit certes d’un doublement du volume par rapport à 2016, mais une goutte d’eau comparativement au potentiel qu’offre cette zone. Le groupe ambitionne d’y quintupler ses ventes d’ici à 2022, et donc atteindre environ 400 000 unités.
L’e-commerce de véhicules déjà une réalité en Chine
C’est pour développer sa présence dans ce pays qualifié de « priorité absolue » et atteindre cet objectif de volume que Renault vient d’annoncer un renforcement de son partenariat avec Tmall. C’est sur cette plateforme e-commerce, qui comptabilise à fin février 500 millions d’utilisateurs en Chine, à Hong Kong, Macao et Taïwan, que le groupe vendra dès cette année ses véhicules. Avec, dans un premier temps, la commercialisation dès avril d’une série limitée du Koleos, uniquement disponible en ligne. La livraison s’effectuera en revanche toujours dans le réseau.
Un canal de distribution qui peut paraître pour le moment extravagant pour les consommateurs français et plus globalement européens, mais qui représente déjà une réalité en Chine : selon Mckinsey, 23 % des consommateurs chinois âgés de 18 à 24 ans achètent leur véhicule en ligne. Et l’acheteur moyen d’un véhicule Renault dans le pays ne dépasse pas… 29 ans ! Devant cette opportunité, le groupe envisage à moyen terme de faire bénéficier de cette stratégie les autres membres de l’Alliance, Nissan et Mitsubishi.
Une évolution du modèle de distribution
Une évolution du modèle de la distribution des véhicules nécessaire, comme l’expliquait au Journal de l’Automobile Thierry Koskas, directeur du commerce du groupe Renault, lors du salon de Genève. « Nous essayons de nous projeter pour identifier les grandes évolutions de la distribution automobile. Nous avons une vision assez pragmatique où le réseau de distribution restera le canal de vente principal pour nos voitures. » En évoquant toutefois la nécessité d’aller sur le canal du digital. « Nous souhaitons une action complètement coordonnée pour que le client puisse obtenir une continuité parfaite entre son expérience en ligne et celle chez le concessionnaire », explique-t-il.
En 2017, 50 000 véhicules (Alpine et Kwid) ont été vendus en ligne, une proportion encore confidentielle au regard des 3,7 millions d’unités écoulées par le groupe.
Des solutions de connectivité développées avec AutoNavi
La coopération entre les deux partenaires ne s’arrête pas à la distribution, mais s’étend aussi au produit. Selon les termes de l’accord, Renault travaillera de concert avec AutoNavi, société fournissant des solutions de cartographie et de navigation, rachetée par Alibaba début février 2014. Objectif : développer dès cette année des solutions de connectivité pour les véhicules du groupe dont sont friands les consommateurs chinois.