Organisation de la filière de montage de véhicules : Prochainement, un cahier de charges
Un cahier de charges sera publié dans les prochaines semaines, destiné aux entreprises activant dans la filière de montage des véhicules en Algérie, a indiqué jeudi à Alger le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi.
Lors d’une séance d’audition devant la commission des finances et du budget à l’Assemblée populaire nationale (APN) dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2018, M. Yousfi a précisé que « l’élaboration du cahier de charges relatif au montage des véhicules a été achevée après concertation avec tous les acteurs concernés, ajoutant qu’il sera publié dans quelques semaines.
Le cahier de charges englobera toutes les catégories de véhicules (voitures, bus, camions, vélos, motocycles et rames). Les entreprises s’engagent en vertu de ce cahier de charges à respecter les règles et principes devant organiser cette filière industrielle, remédier aux disfonctionnements et à augmenter progressivement le taux d’intégration national.
M. Yousfi prévoit un taux d’intégration national des projets actuels de montage de véhicules à plus de 40% au cours des quelques années à venir, ajoutant que le lancement de l’usine de production du plastique de Skikda permettra une hausse « sensible » du taux, d’autant plus que cette matière représente à elle seule 18 à 20% du coût de production des véhicules.
Le cahier de charges a été élaboré exclusivement pour les marques automobiles mondiales activant en Algérie, a indiqué le ministre qui a révélé que son département avait reçu près de 36 demandes de réalisation d’usines de montage de véhicules. Une réflexion est lancée autour de l’élaboration d’un cahier de charges relatif à la filière électronique (téléphones portables, climatiseurs, électroménagers…), a indiqué le ministre.
Répondant aux préoccupations des députés membres de la commission sur les zones industrielles, le ministre a souligné que son département a reçu plusieurs demandes de foncier industriel, ce qui a exhorté le gouvernement à planifier la création de 50 nouvelles zones dont l’aménagement a été confié aux walis avec une enveloppe financière pouvant atteindre 500 milliards de DA.
La mission de gestion et de maintenance de ces zones sera prise en charge par les opérateurs économiques qui y activent et qui doivent assumer tous les coûts. Concernant le foncier non exploité, le ministre a indiqué que la loi de Finances 2018 prévoit un article qui augmente l’amende imposée aux opérateurs qui n’exploitent pas le foncier industriel pendant plus de 3 ans de 3 à 5 % de sa valeur commerciale.
Un taux de 60% des recettes de cette taxe est réparti au profit des communes où se situe le foncier. Les 40 % restants sont destinés au financement du Fonds national de mise à niveau des PME, d’appui à l’investissement et de promotion de la compétitivité industrielle.
Vers la relance du projet d’exploitation de la mine d’or
Concernant la richesse minière nationale non exploitée, le ministre a souligné que la relance du projet de la mine d’or au sud du pays est actuellement en cours de préparation, rappelant que le projet était à l’arrêt pendant plusieurs années, l’opérateur australien ayant voulu utiliser des techniques « extrêmement dangereuses » dans l’exploitation.
Les négociations sont en cours avec des entreprises mondiales connues concernant ce projet au regard des réserves d’or importantes, a ajouté M. Yousfi.
Evoquant le projet de transformation du phosphate à l’est du pays, le ministre a souligné que ce projet, récemment examiné par le gouvernement, fera de l’Algérie l’un des pays pionniers en industrie des engrais. La production de phosphate en Algérie doit passer, grâce à ce projet, de 1-1,5 million de tonnes/an actuellement à près de 10 millions de tonnes/an, selon M. Yousfi, qui a précisé que les réserves disponibles de l’Algérie sont estimées à près de 2 milliards de tonnes.
Le phosphate extrait sera transféré vers une usine qui sera réalisée à Souk Ahras pour la production de l’acide phosphorique, l’une des matières premières entrant dans la fabrication des engrais. « Le gouvernement est mobilisé pour assurer la réussite de ce projet qui constitue l’une de ses principales priorités », a-t-il dit. Par ailleurs, l’Algérie compte exporter le ciment et les ronds à béton d’ici trois ans, à la faveur de l’augmentation des capacités de production.
Le groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA) commencera, à la fin de l’année en cours, à exporter de petites quantités de ciment vers l’Europe, en vue de s’orienter, à l’avenir, vers l’exportation de grandes quantités , a-t-il précisé.
Tous les opérateurs de ce secteur sont appelés à conquérir les marchés extérieurs et procéder aux préparatifs nécessaires, à l’effet de s’engager prochainement dans l’exportation.
L’audition, présidée par Toufik Torche, président de la commission, s’est déroulée en présence du ministre des Relations avec le parlement, Tahar Khaoua, ainsi que des cadres du ministère de l’Industrie et des Mines.