Lutte contre les accidents de la route: appel à une stratégie efficace impliquant tous les secteurs
ALGER- Les participants à une journée d’études sur la sécurité routière ont affirmé, mercredi à Alger, que lutte contre les accidents de la route ne relève pas uniquement des corps de sécurité et exige l’élaboration d’une stratégie efficace impliquant différents secteurs.
Les participants à cette journée organisée par la Commission des transports, des transmissions et des télécommunications de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont appelé à unifier les statistiques des accidents de la route émanant des différentes forces de sécurité, des services de la protection civile et des services sanitaires pour définir une vision réelle et réaliste permettant de trouver des solutions efficaces pour faire face au « terrorisme routier » .
Dans ce contexte, ils ont appelé à l’usage des nouvelles technologies en matière de sensibilisation des citoyens aux dangers des routes et à l’intensification des sessions de formation en premiers soins.
Les participants ont mis l’accent sur la nécessité de la créer des centres médicaux « spécialisés » dans toutes les wilayas pour intervenir efficacement en cas d’accidents routiers et éviter le transfert des malades d’un hôpital à un autre.
Pour réduire le nombre d’accidents, il faut « revoir l’opération d’octroi d’agrément aux auto-écoles, en se basant sur les programmes de formation modernes », a indiqué le sous-directeur des statistiques à la Direction générale de la protection civile (DGPC), le colonel Achour Farouk.
Il a appelé, dans ce sens, à revoir les programmes de formation des conducteurs de bus et des camions notamment ceux transportant des produits dangereux.
Le responsable a insisté sur l’impératif de renforcer le contrôle technique des véhicules qui doivent être répondre aux normes de sécurité, ajoutant que les routes doivent également être aménagées suivant les standards internationaux, notamment pour ce qui est de la signalisation qui permet de réduire considérablement le nombre d’accidents de la route.
Le président du bureau de la prévention et de la sécurité routière au ministère des Travaux publics et des transports, Miloudi Mourad a évoqué la politique nationale de lutte contre la hausse des accidents de la route, citant dans ce sens la révision des types de permis de conduire et l’introduction du permis de conduire biométrique, constitué d’un total de 24 points.
Le système à points-une des mesures coercitives-est lié à la base de données du fichier national du permis de conduire, gérée par le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales, en interaction avec les bases de données relatives aux fichiers nationaux des infractions au code de la route et des cartes grises, a-t-il ajouté.Il a ajouté que le succès du processus de prévention exige la conjugaison des efforts de tous les secteurs et instances concernées et la coordination de leurs actions, à travers l’adoption de méthodes scientifiques de développement du système de prévention, la sollicitation des établissements scientifiques, la coopération avec des spécialistes dans les domaines concernés.Le président de la commission des transports et des télécommunications, Belkacem Laatraoui a estimé, quant à lui, que le permis de conduire biométrique est un moyen efficace de juguler la hausse des accidents de la route.Il est désormais impératif de faire face à la violence routière et d’élaborer une base de données nationales renfermant toutes les statistiques relatives aux routes, élaborées par les forces de sécurité (Gendarmerie et Police) et les services sanitaires et la Protection civile, et ce afin de fournir des informations exactes sur ce fléau qui permettra aux spécialistes de trouver des solutions efficaces, a souligné le commissaire divisionnaire à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), Rachid Ghazal.Le chef du service de sécurité routière à la direction des unités constituées de la Gendarmerie nationale, Mahdjoub Araïbi Kamel, a indiqué que les différentes mesures coercitives appliquées aux infraction du code de la route demeurent insuffisantes pour réduire les accidents d’où l’impératif de prendre d’autres mesures pour garantir la sécurité routière et de mise en conformité des véhicules aux normes de sécurité pour atteindre cet objectif
Il a estimé, en outre, que l’intervention rapide des unités médicales est susceptible de réduire le nombre de décès Pour sa part, la responsable de ma prévention et de la coordination routière au Centre national de la prévention et de la sécurité routière (CNPSR), Fatima Khellaf a affirmé que les accidents de la route sont principalement causés par les titulaires des permis de conduire probatoires ou permis de conduire de moins de deux ans et les conducteurs de motocycles à hauteur de 35%.
Elle a plaidé pour l’intensification des cours sur la sécurité routière dans les programmes éducatifs et les manuels scolaires, préconisant d’améliorer le réseau de sécurité routière.