Un marché frappé de plein fouet par la crise Ces marques qui disparaîtront du paysage automobile

Aux dernières nouvelles, l’Association des concessionnaires et des constructeurs algériens compte réagir pour interpeller le gouvernement.

Le paysage automobile connaîtra, en 2018, de profonds chamboulements avec l’annonce du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui avait affirmé à la 26e édition de la Foire de la production nationale d’Alger, que seuls 10 constructeurs subsisteront à la crise financière et que les licences d’importation des véhicules neufs ne seront pas délivrées aux opérateurs qui exercent dans ce secteur.

En effet, plusieurs constructeurs mondiaux qui activent, jusqu’ici, en Algérie, verront leurs parts de marché se rétrécir avant de s’effondrer complètement. Si la crise qui a frappé de plein fouet ce secteur avait déjà enregistré depuis 2014 son lot de dégâts, avec notamment la disparition de 70 000 emplois directs et la fermeture de plus de 500 agences agréées à travers 48 wilayas du pays, il n’en demeure pas moins que le service après-vente et la disponibilité des pièces de rechange d’origine garantie, seule activité palliative pour sauver le peu d’emplois qui restent, seront sensiblement touchés avec la menace qui pèse sur une quarantaine de concessionnaires qui disparaîtront du paysage automobile algérien.

À commencer par les marques chinoises, qui sont nombreuses à vouloir investir en Algérie et dont les projets annoncés n’ont reçu aucun aval du gouvernement. Si la marque BYD (Build your dream) a tiré son épingle du jeu en investissant le marché du véhicule électrique au Maroc, les autres, en revanche, notamment le géant chinois DFM (Deng-Feng Motors), subira ce rétrécissement du champ d’investissement dans le montage automobile et la sous-traitance. C’est le cas pour les Indiens et les Iraniens, eux aussi menacés de disparition à l’horizon 2019.

Que ce soit dans le segment de l’utilitaire et du véhicule de tourisme, les marques commercialisées par ces deux pays s’effaceront du décor mécanique algérien au détriment des dizaines de milliers de clients qui souffriront le martyre pour pouvoir entretenir leurs véhicules déjà vieillissants. Aucune des marques de ces deux pays ne subsistera. On citera, entre autres, Tata, Saipa, Suzuki low-cost ou encore Hyundai low-cost.

Les Américains ne sont pas en reste. Les marques Ford et Opel du groupe GM (General Motors), dont les parts de marché sont déjà infinitésimales, plieront bagage, même si la marque Opel a de fortes chances de subsister au plan commercial après son redéploiement au niveau du groupe Tahkout.

À ce propos, il est utile de rappeler que la crise qui avait secoué le groupe CFAO avait balayé la marque américaine Chevrolet au moment où elle prospérait sur le marché algérien, notamment sur le segment de la citadine et du tricorps. Mieux encore, les prestigieuses marques japonaises, à savoir Nissan, Toyota et Mitsubishi, pour ne citer que ces trois constructeurs bien incrustés en Algérie depuis la nuit des temps, n’échapperont pas à la trappe. Malgré l’insistance des opérateurs à vouloir développer ces marques en Algérie, les choix opérés par le gouvernement ont fini par avoir raison de la dure et pénible résistance de ces marques.

Côté italien, seul Iveco a réussi à s’implanter via le groupe Ival qui vient de développer le premier prototype du Daily en Algérie. Pour Fiat, les négociations, toujours en cours, risquent de tomber à l’eau si le gouvernement ne lui délivre pas un agrément, et ce, à l’instar de toutes les autres marques. Résultat des courses : les importations sur le marché parallèle par les particuliers et les concessionnaires multimarques connaîtront une forte profusion en termes de quantité. En revanche, ces opérateurs n’assureront guère le service après-vente de la pièce d’origine garantie et le rétrécissement du marché dans le cadre du “5+5 Auto” aura une incidence négative sur le marché de l’occasion qui connaîtra, sans aucun doute, une flambée des prix.