Les transporteurs privés dénoncent une «concurrence déloyale»
Le président de la Fédération nationale du Transport des voyageurs et des marchandises (FNTV), affiliée à l’UGCAA, M. Boucherit Abdelkader a dénoncé, hier, la politique du «populisme» et «de concurrence déloyale» imposée par la politique de subvention et avantages, au profit du secteur public, au détriment des transporteurs privés, dans le domaine du Transport.
Intervenant hier, lors d’un Forum organisé par l’Association des consommateurs El-Aman’, à Alger sur la problématique du Transport public des voyageurs, M. Boucherit a exprimé ses craintes et celles des transporteurs privés, sur le monopole du secteur public, dans le domaine du transport, menaçant ainsi la survie des transporteurs privés. L’Etat subventionne les tarifs des transporteurs publics (métro, tramway, transport par câble) à hauteur de 60%. Selon des cadres et responsables de l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA) présents hier, lors du Forum «sur une redevance de fréquence et des charges avoisinant les 200 millions de DA par mois, les recettes de l’entreprise ne dépassent pas les 70 millions de DA, la couverture de l’entreprise est de 40%, seulement, le reste est supporté par l’Etat». Les 130 millions de DA, payés par l’Etat sous formes de subventions des tarifs du transport sont, certes, à la faveur du consommateur algérien et à la faveur du service public, mais cette politique tue le transport privé, selon M. Boucherit.
Pour le président de l’Union nationale des Transporteurs privés, le secteur privé n’arrive, toujours pas, à trouver ses comptes, et ce, en absence d’un plan de circulation nationale régissant, efficacement, l’octroi des lignes de transport qui «sont accordées, le plus souvent, non pas par rapport aux besoins, mais à la tête du client», accuse-t-il. A cela s’ajoute, le gel d’augmentation des tarifs du transport privé, au moment ou le prix de gasoil ne cesse d’augmenter, d’une année à l’autre. Pour M. Boucherit, les transporteurs privés sont dans une situation critique due, notamment, à l’anarchie qui persiste dans le secteur du Transport. La majorité des transporteurs privés essayent de trouver un compromis entre eux pour assurer un taux de remplissage rentable, durant la journée «certains travaillent 1 jour sur 3, une solidarité pour éviter le chômage à certains» a-t-il déploré.
Pour la énième fois, la Fédération du Transport des voyageurs appelle les pouvoirs publics à mettre en place un nouveau plan national de transport qui prend en compte les nouvelles villes et agglomérations ainsi qu’un nouveau plan de circulation dans les grandes villes. Ils déplorent que certaines lignes sont confrontées à un surplus et d’autres ne sont même pas desservies par les transporteurs.
Saidoune Zahia, de l’Autorité d’organisation des transports urbains d’Alger (AOTU-A) a affirmé qu’une étude a été effectuée par leurs services et la délégation de l’Union européenne, sur le transport privé en Algérie. Elle a indiqué que cette étude qui a duré 9 mois et qui a touché un échantillon de 500 personnes est sortie avec 4 variantes (solutions possible pour organiser les transporteurs privés). Ces variantes ont été transmises à la tutelle, en attendant leur application sur le terrain. Elle a, également, affirmé que 9 autorités de régulation transport seront installées incessamment, à travers le pays. De son côté, le directeur général adjoint de la Setram, Larbi Boumediene, a dénoncé l’incivisme de certains voyageurs en indiquant que sur 70.000 voyageurs payants empruntant le tramway 30 à 50% sont des fraudeurs.